vendredi 27 novembre 2009

305- La marche du cavalier - Brisac


La marche du cavalier

Geneviève Brisac

Editions de l'olivier

4ème de couverture "Qu'est-ce que "la marche du cavalier" ? Un brusque écart sur l'un des côtés de l'échiquier. Une manière d'avancer puis de se retirer de la scène, de se regarder agir après avoir agi, s'inscrire le décalage entre la conscience de la narratrice et la manière dont elle est perçue : la marche du cavalier traduit une sorte de dédoublement symptomatique de la condition féminine (...)"
A partir d'une remarque de Vladimir Nabokov, Geneviève Brisac interroge les formes que revêt l'écriture des femmes, les figures de leur style, et en décrypte le sens caché. ...

http://antigonehc.canalblog.com/archives/2008/09/09/10333848.html

Référence donc au jeu d'échecs mais pas plus. Ce clin d'oeil de Nabokov envers l'écriture féminine et cette démarche particulière du cavalier sur l'échiquier.

mardi 24 novembre 2009

304- La capture du fou - Spencer


La capture du fou
Ross H Spencer
Ed de Villiers, Polar USA, 1991
(The Missing Bishop - 1985)
4ème de couverture : Ross H. Spencer s'est fait connaître lors de ses précédents romans par l'ironie désabusée qu'il prête à ses privés.
Ainsi "Le lundi 21 juillet 1969, Kelly J. Deckard, un détective privé de Chicago, faillit se faitre méchamment tabasser ..." (la veille "les astronautes armstrong et Aldrin marchèrent deux heures et demie sur la lune")
Deckard est intéressé par les échecs, puisque page 17, il joue avec "un joujou électronique dernier cri baptisé galahad IV (...) Echec et mat. Deckard fixait Galahad IV. Dieu qu'il détestait cet engin..."
Voilà donc qu'il obtient un contact téléphonique avec un certain Monsieur Bishop qui lui propose une affaire où le détective peut gagner quelque argent, ça ne se refuse pas. Un brin alcoolique, marié avec une énigmatique Heather qui change souvent d'humeur, Deckard roule donc sa bosse en passant par les bars, enquête oblige bien entendu ! Avec Donna il parle échec aussi, mais elle déteste : "ça ressemble tellement à la guerre" (page 42.), elle lui apprend que son copain Bishop est fou, bien entendu parce qu'il "passait des heures à résoudre des problèmes. Un problème est ainsi retrouvé dans une poche "d'un blouson de nylon noir" avec l'inscription : "AUX BLANCS DE JOUER, ET MAT EN TROIS COUPS". Amateurs du beau jeu, à vous ! Réponse dans le bouquin !

lundi 16 novembre 2009

303- Un coup de Dés jamais n'abolira le hasard - Chiavelli

Un coup de Dés jamais n'abolira le hasard - Poème de Mallarmé

http://fr.wikisource.org/wiki/Un_coup_de_d%C3%A9s_jamais_n%E2%80%99abolira_le_hasard/(%C3%A9dition_monospaced)

Extrait : " plutôt ... que de jouer en maniaque chenu la partie ..."
http://www.direz.org/site/Mallarme/CoupDeDes


expression reprise dans la vidéo ci-dessous ;

http://www.collegehumor.com/video:1777554

Un coup de dés n'abolira jamais le hasard. Suivez le parcours de la bille et vous passerez par un échec et mat !


et donc le titre de cette BD, tome 2 sur les aventures d'Arthur R.

Un coup de Dés Jamais n'abolira le Hasard Chiavelli Ed. Dargaud, 1988

Arthur R, ... ou les aventures orientalo-comiques d'Arthur Rimbaud

http://www.rimbaudhtml.freesurf.fr/index.html


Par un jeu de dés, il gagne un cheval... mais l'a-t-il réellement gagné ? Le hasard ou la suite d'évènements l'emmène à Azar non loin d'Aden et de la Mer Rouge (Yémen). C'est aussi l'occasion d'une partie d'échecs page 20-21, reflet par ailleurs du contexte colonial du moment.

"Au nord,les turcs, au sud les anglais, en face, les français qui revendiquent Cheik-sahid, mais soutiennent les turcs dans l'espoir de mettre fin à leur alliance avec les allemands, les (...) égyptiens (...), les italiens (...), les (...) pour envahir l'Erythrée, des russes dont on ne sait pas ce qu'ils veulent, des portugais trafiquants de café, et vous avez un aperçu succint de la situation! Mais ce n'est pas tout! (...) des rivalités tribales inflexibles, (...)

Echec et mat !

dimanche 8 novembre 2009

302- Les blondes - Echec critique !


Les blondes
Tome 4 : Plus blondes que jamais !

Scénario : Gaby et Dessin : Dzack et Couleurs : Yoann Guillo

Editions Soleil ... vanessa@soleilprod.com

Bon, de vilaines petites blagues imag(in)ées sur les b(elles)londes... pas compliquées à comprendre !

A moins que...

ET du jeu d'échecs, oui page 18 ECHEC CRITIQUE, ou comment elles jouent aux Echecs ? Mais qui a dit que le jeu d'échecs c'est difficile !!
http://www.soleilprod.com/album|117|BLONDES_LES_-vol.4

samedi 31 octobre 2009

301- Alice à travers le miroir - TV


Alice à travers le miroir
inspiré du livre de Lewis Carroll
Titre original : Alice Through the Looking Glass

Film TV (1999, 1h23) anglais de John Henderson. Diffusion Samedi 31 octobre 2009 sur Gulli, mais aussi mercredi 4 novembre 2009 toujours sur Gulli...

Kate Beckinsale (Alice), Ian Holm (le chevalier blanc), Greg Wise (le chevalier rouge), Penelope Wilton (la reine blanche), Geoffrey Palmer (le roi blanc), Sian Phillips (la reine rouge)
Scénariste : Nick Vivian - musique et dialogue : Dominick Scherre
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L'histoire d'Alice traversant le miroir pour se retrouver sur un grand échiquier ! Et oui c'est la maman qui dans ce téléfilm, en habit de fillette, traverse le miroir pour y découvrir de suite des petits personnages du jeu d'échecs..., des fleurs prétentieuses qui parlent..., "une grande et gigantesque partie d'échecs...", un biscuit qui désaltère... donnée par la reine rouge..., (...), l'inénarrable Humpty Dumpty (Humpty Dumpty assis sur un mur, Humpty Dumpty s'est cassé la figure...)
http://video.barnesandnoble.com en anglais
et tous les autres personnages aussi truculents et fantasques les uns que les autres...

vendredi 30 octobre 2009

300- L'échiquier maudit - Tony Billaut


L'échiquier maudit
Tony Billaut
Ed. Bénévent, 2006

4ème de couverture :
Depuis qu'ils ont cet échiquier chez eux, Axel et Cathy ne dorment plus. Leurs nuits sont peuplés de cauchemars, ils se sentent constamment observés, tels des proies, épiés par un prédateur dont ils ne peuvent que soupçonner l'existence. Mais ce n'est pas tout. Les pièces semblent animées. Pires, elles paraissent jouer une partie d'échecs. Axel est-il en train de sombrer dans la folie ? Souffre-t-il d'hallucinations ? Cette voix susurrant le nom d'Alexandra est-elle réelle ou bien ne s'agit-il que des prémices de la démence ? Il doit se ressaisir, garder sa lucidité et son sang-froid, car il joue peut-être sa vie... Cauchemar ou réalité, Axel joue contre le fantôme sur le bel échiquier "un plateau en bois précieux d'environ quatre-vingts centimètres de côté... (...) Les pièces finement sculptées dans deux roches différentes (du granit et du marbre, supposa Axel)". Les pièces se déplacent seules ? En tout cas, la partie s'est engagée et au fil des pages, nous comprenons l'ouverture choisie, défense sicilienne

1.e4 e6 2.Cc3 c5 3.d4 cxd4 4.Dxd4 Cc6 5.De3 Fe7 6.e5 Ch6 7.Cf3 Cf5 8.De2... "Axel était satisfait de ce début de partie, il pensait avoir l'avantage. Mais dans une partie d'échecs tout peut arriver, Axel perdait souvent par étourderie..." Tiens ça me rappelle quelqu'un...

... Le passé ressurgit bientôt et une bataille terrible s'engage...

mercredi 28 octobre 2009

299- Le maître de jeu - Gilles Chenaille


Le maître du jeu
Gilles Chenaille


Ed. Gallimard, Carré noir 577, 1987
(Editions Ramsay, 1985)

Belle illustration de couverture de Pierre-Marie Valat

4ème de couverture : Une partie saignante. Entre quatre monstres : Kalienine, ex-champion du monde d'échecs aux prises avec le KGB, Pasakov son successeur invaincu, le Français Sellig, candidat acharné au titre mondial, et l'ordinateur américain Factory, véritable machine à jouer et à tuer.
Les espions se mêlent aux joueurs d'échecs dans les coulisses du Kremlin et de la Maison-Blanche. Mais Coeur et Mary, femmes amoureuses au corps chaud et à la tête froide, viennent brouiller les cartes.

Espionnage dans la partie d'échecs, où comment faire passer un message pendant la partie, et pendant la 1/2 finale du tournoi des Challengers, candidats à la finale d'un championnat du monde d'échecs !
Où l'on parle aussi de programmes d'échecs, "deux siècles après le fameux automate du baron von Kempelen. Rappel page 28, des 169 octillions 518 829 100 544 000 000 000 000 000 manières différentes de jouer les dix premiers coups et, selon le zélé Littlewood, les 10 puissance 1070,5 parties possibles. Pas encore de Deep Blue à cette date, mais dans le roman un Factory 13 qui affrontera Pasakov, le champion du monde du roman !

Vie d'une partie en page 42, défense Nimtzovitch et référence à des positions jusqu'au zeitnot...
Page 54, analyse partie en cours, et comme le précise la note en bas de page, chaque joueur pendant les pause, a le droit de consulter un ou plusieurs "secondants" (et oui, c'était alors possible)
Et tout plein de référence pertinente en lien avec le jeu d'échecs, à lire absolument !

http://www.viadeo.com/fr/profile/gilles.chenaille

dimanche 25 octobre 2009

298- Les Fous de Scarron - Poslaniec




Les Fous de Scarron
Christian Poslaniec

LCE, Le Masque, n°1998, 1990

Prix du roman policier du festival de Cognac 1990.

"Aaargh!" Voilà comment l'interlocuteur inconnu de François Bergoff a conclu la conversation téléphonique où il n'a eu que le temps de lui demander s'il connaissait Scarron.
Pourquoi diable un enseignant en communication porté sur le calembour devrait-il être particulièrement familier de Scarron et du Roman comique...
Mystère. Un mystère qui s'épaissit encore un peu plus lorsqu'il s'avère que, depuis quelques mois, les spécialistes et amateurs de Scarron meurent comme des mouches...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Scarron

le livre de Scarron tome 2 numérisé

Le roman nous emmène dans l'univers de Scarron, écrivain contemporain de Louis XIII pour un roman intitulé Le roman comique. Quelques poèmes de Scarron habillent le livre, quelquefois un tantinet rigolo :
Ragotin tout nud, dans une touffe de rofiers, ou la frayeur l'a conduit, en est retiré avec forces claques fur les feffes. Ragotin mené pour fou, nud & lié, fur une charette, tombe dans un bourbier ou on le faiffe.

Des énigmes tissent la trame du roman, prétexte aussi de visite dans quelques lieux historiques, en particulier le château de Vernie (Département de la Sarthe, non loin de Domfront http://www.lescoudreaux.fr/alentours/sites-monuments.php).

Du jeu d'échecs, ah oui, c'est vrai, parlons-en un tout petit peu dans ce roman... Page 71 : Echec et mat ! Autant renoncer tout de suite. Et quelques petits mots par ci, par là damer le pion... Ou osons ajouter page 92 - Non, c'est pour que tu joues aux dames avec les demoiselles...

http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/auteurs/fiche-auteur.php?codeauteur=602

samedi 24 octobre 2009

297- Il était deux fois le baron Lambert - Rodari


Il était deux fois le baron Lambert
Gianni Rodari

Ed. Messidor Temps actuels, 1985
Edition italienne, 1978

Sur l'île de San Giulo, au miileu du lac d'Orta dans les Préalpes italiennes se trouve la résidence du baron Lambert très âgé, très riche, très malade. Six personnes sont grassement payées pur répéter sans cesse son nom jour et nuit. Débarque son neveu perfide qui veut faire main basse sur son héritage ... L'imagination de Gianni Rodari s'exprime à plein régime dans ce roman des plus inventifs de sa génération, comme le dit la 4ème de couverture.


Oui certes pas beaucoup de jeu d'échecs dans ce bouquin, mais sa lecture ne laisse pas de répit !
Notons quand même page 86, ce soir là où "le baron a retenu Alfred pour jouer aux échecs (...)
Silence, ou je balance à l'eau votre échiquier !" Et un peu plus loin : "La partie d'échecs s'est conclue par la victoire du baron. Maintenant on joue à la belote."


http://www.livres-online.com/-Rodari-Gianni-.html


http://fr.wikipedia.org/wiki/Gianni_Rodari

jeudi 22 octobre 2009

296- Un crime chinois - Mary London


Un crime chinois
Une enquête de Malcom Ivory


Mary London

Ed. du Rocher, Pocket 11337, 2000.
Brian Wallace, dernier descendant d'une illustre lignée britannique, est sauvagement assassiné dans son château de Chiltern Ground, à la suite du dîner d'anniversaire de ses trente-cinq ans. Le superintendant Douglas Forbes risque sa carrière dans cette retentissante affaire dont les médias se sont emparés, au grand dam de Buckingham Palace. L'élégant Sir Malcom Ivory, grand joueur d'échecs et collectionneur de livres rares, va aider Scotland Yard dans cette enquête en vase clos...

Comment briller en société ? En apprenant par coeur le dictionnaire des locutions ! Il avait entendu dire que les grands champions d'échecs tels que Gasparov ne raisonnait pas autrement !
Quelques éléments d'échecs donc, mais pas trop... Une intéressant enquête cependant et quelques éléments... chinois.

jeudi 1 octobre 2009

295- Le petit Nicolas et les copains - Sempé Goscinny


Le petit Nicolas et les copains
Les Echecs

Sempé et Goscinny


Ed. Denoël - Folio Junior Edition Spéciale n°475

Plusieurs histoires dans ce petit bouquin pour amuser. Page 84 : Les Echecs, Huit pages.

Où le petit Nicolas et son copain Alceste apprennent le jeu d'échecs.
- Des échecs ? a dit Alceste. Mais on ne sait pas y jouer ! - Justement, a dit le papa d'Alceste, je vais vous apprendre ; vous ve
rrez, c'est formidable !

Et voilà donc l'apprentissage du jeu. Bientôt ils se retrouvent seuls et alors la vraie bataille s'engage !
- En avant ! Vroum boum boum, vroum boum ! Bientôt, à coup de billes et à coup de ballons ...

Livre pour les enfants, mais plaisir aussi pour les plus grands !

A noter dans cette édition spéciale, commencez par la fin du livre, pour y trouver Un supplément ludique et enrichisant. Concernant Les Echecs, un petit jeu de remise en ordre puis le passage à lire tiré des aventures d'Alice De l'autre côté du miroir, de Lewis Carroll : le passage où Cavalier Blanc et Cavalier Rouge s'entrechoquent !


Alors que sort sur les écrans le film Le petit Nicolas d
e Laurent Tirard, à voir absolument !

http://www.petitnicolas.com/

mardi 22 septembre 2009

294- Timbres d'Echecs !! Thibaut Tomasini.




Les Echecs

Il y a quelques années, ce joli travail !
Merci Mme Hebert de votre message, thibault a réalisé un magnifique travail et ceci à 9 ans !
Plaisir des timbres et des Echecs !

A voir, parmi bien d'autres sujets sur le site de l'APPA : Association Philatélique du Pays d’Aix. http://appa.aix.free.fr/bulletin/pages/34.html

mercredi 16 septembre 2009

293- Le Jeu des Rois - Anne Sylvius


Le Jeu des Rois Anne Sylvius Ed. A. Beirnaerdt,
Collection Le jury, 1943
Ce roman pourrait s'appeler Meurtre dans un Pensionnat au bord d'une plage ! La directrice a disparu est-elle assassinée ? Effrois chez le personnel et chez les enfants qui mènent alors leur propre enquête, mots d'enfants et jeux d'enfants.

Le jeu d'échecs n'est présent que sur la couverture. Deux rois pour symboliser les jeux des gamins sur la plage, deux camps où il s'agit de garder son territoire ou d'envahir l'adversaire !


http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Sylvius

lundi 14 septembre 2009

292- Da Vinci Code de Dan Brown


Da Vinci Code

Dan Brown

Ed. JC Lattès, 2003-2004

Un éminent spécialiste de symbologie de Havard est convoqué au Louvre pour examiner une série de pictogrammes en rapport avec l'oeuvre de Vinci. En déchiffrant le code, il met au jour l'un des plus grands mystères de notre temps... et devient un homme traqué.

Un spectaculaire voyage dans le passé de Jésus et de sa compagne Marie-Madeleine, ou un périple du Louvre à Londres, de code en code, de Léonard de Vinci à Newton, de confréries religieuses Opus Deï au Prieuré de Sion, amalgame de symboles et de rebondissements. Un roman donc, dont est tiré un film à succès.

Du jeu d'échecs, ah oui, au fait, c'est un blog Echecs... et bien peu de matériel. Tiens, cette phrase page 178 : On aurait dit les pièces d'un échiquier géant. Hommes et femmes se balançaient d'avant en arrière, en scandant des paroles incompréhensibles, la tête baissée en signe de vénération vers le centre de leur cercle...
La suite est annoncée, The Lost Symbol devant évoquer les loges maçonniques autour de Washington et la création de l'Amérique ! Article Le Matin


Et pour revenir à De Vinci, aurait-il donc écrit un livre sur les échecs ? Voir ce sujet sur http://www.actualitte.com/actualite/1961-Leonard-Vinci-jeu-echecs-dessins.htm

dimanche 30 août 2009

291 - Le Roy sans Coeur - Mosdi - Civiello


La graine de folie
Tome 4 : Le roy sans coeur


Scénario : Mosdi - Dessin : Civiello


Ed. Delcourt, 2002

Le roy sans coeur est le 4ème tome de la série La graine de folie, un monde magique Faërie, prêt à succomber sous le pouvoir des hommes. Le jeu d'échecs est au coeur de l'intrigue, une partie engagée entre le Roy et le vilain Obéron manipulant les destins, un échiquier géant.


4ème de couverture : Tandis qu'au plus profond de la forêt de Brocéliande se dispute une terrible partie d'échecs, que le Peuple des Fées affronte les hordes maléfiques, que le monde de Faërie menace de disparaïtre, Igguk Plitchwook poursuit sa quête périlleuse du Seigneur Ténébreux et du Coeur de Cristal. Viendra alors l'instant de l'ultime sacrifice... et de l'extraordinaire vérité !
http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=graine_folie4

http://civiello.canalblog.com/


http://www.bedetheque.com/auteur-113-BD-Mosdi-Thomas.html

vendredi 28 août 2009

290- Daisy Town - le film de Lucky Luke


En édition spéciale exclusive !
le film de LUCKY LUKE DAISY TOWN

Edition offerte réseau Total 1072 d'après le film de MORRIS, GOSCINNY, TCHERNIA

En couverture, les deux célèbres joueurs d'Echecs en pleine concentration !

Animation sous You Tube :




samedi 22 août 2009

289- La règle de quatre - Caldwell et Thomason


La règle de quatre
Ian Caldwell et Dustin Thomason


Ed. Michel Lafon, Le livre de Poche n° 37173, 2006,
(The rule of four, 2004. Ed. Michel Lafon, 2005)

4ème de
couverture : Depuis 1499, des savants tentent de décoder un chef d'oeuvre de la Renaissance, Le songe de Poliphile. Ecrit en cinq langues, orné de gravures érotiques et violentes, ce texte a résisté à tous les assauts, brisé des destins, des amitiés et des vies. Pourtant, deux étudiants de Princeton osent s'y mesurer et, au fil de messages cachés, découvrent l'histoire d'un prince de Quattrocento et l'existence d'une crypte secrète qui recèle des trésors inouïs. Ils croyaient échapper à la malédiction de cette énigme. Mais pour la défendre, certains sont prêts à mourir et à tuer.

Annoncé dans la rubrique Thriller, ce roman est plutôt du style
recherche au trésor à la découverte des énigmes cachés dans un vieux grimoire. Il est aussi un moyen de découvrir le cadre et les passe-temps divers de l'Université de Princeton (New-Jersey, USA). Bon c'est vrai, très peu de jeu d'échecs dans ce bouquin, cependant d'une lecture agréable, et un suspense avec quelques rebondissements. Relevons cependant ces deux idées : Page 247, extrait de L'Utopie de Thomas More, Le soir, après souper, les Utopiens passent une heure en divertissements (...) Ils ne connaissent ni dés, ni cartes, ni aucun de ces jeux de hasard également sots et dangereux. Ils pratiquent cependant deux espèces de jeux qui ont beaucoup de rapport avec nos échecs (...)
Page 310, petite réflexion amusante s'adressant aux m
édecins joueurs d'échecs ! : Les médecins ressemblent aux joueurs : toujours à la recherche de la bonne combinaison.
Et puis amusez-vous à rechercher cette expression, au moins deux fois : Damer le pion !


http://www.castalie.fr/article-226994-6.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypnerotomachia_Poliphili


La règle de quatre décryptée
de Joscelyn Godwin
Ed. Michel Lafon, 2005


permet de compléter les informations sur ce livre historique hypnerotomachia poliphili, ce qui est de la réalité ou de la fiction, les différentes hypothèses et thèses. Les besoins du roman ont donné du sens différent, a inventé des énigmes et des situations historiquement fausses, mais Cadwell et Thomason ont cependant appuyé leur roman sur des bases solides !

Le livre de Joscelyn Godwin est agrémenté de nombreuses illustrations tirées du livre historique.
Intéressant, page 42, référence au jeu d'échecs : Après le banquet est donné un ballet mimant une partie d'échecs, chaque danseur portant le costume d'une des pièces. De ce divertissement, Poliphile déclare : "Cette représentation solennelle, avec ses attaques, retraites et défenses, dura une heure (...)."

Et tiens donc, dans ce bouquin, j'ai trouvé aussi l'expression damer le pion !

samedi 25 juillet 2009

288- Le secret d'Eunerville - Lupin de Boileau Narcejac



Le secret d'Eunerville
Une aventure d'Arsène Lupin

Boileau - Narcejac

Librairie des Champs Elysées, 1973

4ème de couverture : UNE AVENTURE INEDITE D'ARSENE LUPIN et l'une des plus prodigieuses. L'extraordinaire secret que renferment les murs du château d'Eunerville, le vieillard le livrera-t-il, sous la torture ? "Le sang!", dit-il. Mais de quel sang s'agit-il ? Et que viennent faire ici Saint Jean, Jacob et d'Artagnan ? Avant qu'Arsène Lupin ne découvre la stupéfiante vérité, quelles redoutables épreuves ne devra-t-il pas affronter, où se mêlent étroitement l'amour et la mort !

Et voilà le décor est planté ! Boileau et Narcejac reprennent le flambeau de Maurice Leblanc pour concocter une nouvelle histoire bondissante et chevaleresque du célèbre Arsène Lupin. Sous les traits du dandy Raoul d'Apignac, en l'an 1914, du journaliste désinvolte et charmant Richard Dumont ou du timide secrétaire bibliothécaire Léonce Catarat, il s'acharne à découvrir le secret du château d'Eunerville, affrontant mille dangers et tombant sous le charme d'une fragile Lucile.

Le jeu d'échecs certes est au final de l'énigme,, page 131 une tapisserie et le roi François 1er allongeait le bras pour saisir une pièce tandis que son adversaire réfléchissait. (...) Au pied du roi, on reconnaissait Triboulet, qui jouait avec un lévrier. et connaissez-vous l'échiquier des comtes d'Eunerville ?, vous le saurez page 240, la position de son fou, n'est-ce pas ?

http://www.ratsdebiblio.net/boileaunarcejaclesecret.html

287- La partie espagnole - Cumming


La partie espagnole
Charles Cumming
Ed. du Masque, 2006


4ème de couverture :
Exilé par nécessité - à la suite d'une opération qui a mal tourné, son employeur, le MI6 britannique, l'a lâché - Alec Milius se terre à Madrid. Un emploi de façade, plusieurs passeports et autant de téléphones mobiles, une maîtresse clandestine et l'oeil fixé en permanence sur son rétroviseur : tous les symptômes de la paranoïa sont là, cet homme est bien un espion, quoique sans mission. La disparition d'un industriel basque membre de l'ETA offre à Alec l'occasion de reprendre le collier. Les vieux réflexes se réveillent et , entre l'obsession de la trahison et l'adrénaline à flux constant, c'est toute une joie de vivre - dangereusement - qui lui revient. Mais s'aventurant seul, sans soutien, dans une partie où le gouvernement espagnol, la CIA et le SIS sont impliqués, Alec fera-t-il le poids ? Cette intrigue d'une vertigineuse perversité, telle une succession de feintes sur un échiquier, a suscité l'enthousiasme unanime de la critique britannique. (...)
Né en 1971 en Ecosse, Charles Cumming a fait ses études à Eton et à l'université d'Edimbourg avant d'être contacté par les services secrets britanniques. Il a vécu à Montréal, puis à Madrid.


Paysages d'Espagne et du Pays Basque, séjour illustré dans Madrid, aperçu des groupes terroristes, ambiance ETA, espions, secrets de tous bords et actions à rebondissements. Et partie d'échecs sans doute en arrière-plan, ainsi quelques bons mots à l'occasion : page 412 par exemple, "j'aurais joué le coup différemment", ou "Si la CIA doit se servir de moi comme d'un pion", ou "Ma vie est devenue une espèce de Rubik's Cube qu'il m'est tout simplement impossible de résoudre".

Bien entendu, il faut aussi lancer un petit coup d'oeil sur le sommaire, ainsi :
1. Exil 2. Bagage 3. Taxi Driver 4. Le gardien des secrets 5. Ruy Lopez 6. La défense 7. M et Mme Church 8. Another Country 9. Arenaza 10. Niveau trois 11. California Dreaming 12. Conversation sur l'oreiller 13. Développement 14. Le chicote 15. Le disparu 16. Penagrande 17. Un week-end en pure perte 18. Atocha 19. Milieu de partie 20. Nettoyage à sec 21. Ricken nouvelle formule 22. Barajas 23. Bonilla 24. El Cochinillo 25. Notre homme à David 26. Sacrifice 27. Une tombe à fleur de terre 28. La sale guerre 29. Otage 30. Dehors 31. Plaza de Colon 32. La veuve noire 33. Reina Victoria 34. Le château de cartes 35. La Bufanda 36. Un rendez-vous arrangé 37. Le corbeau 38. Columbia 39. Matière première 40. Ligne 5 41. L'espion dormant 42. La vibora Negra 43. A contrejeu 44. L'anglais qui disparaît 45. Fin de partie


Oui vous avez bien lu, 5. Ruy Lopez, il s'agit en effet de l'ouverture espagnole, joué page 38 et suivantes, au Café Comercial à Madrid : Tous les mardis et jeudis soir, l'étage supérieurs du Commercial tient lieu de club à une assemblée éclectique de riverains amoureux des échecs. (...) Saul pousse un pion en e4, et frappe sur l'horloge. Je joue e5 et nous entrons aussitôt dans une Partie espagnole. (...) L'ouverture s'est jouée en vitesse et il semble détenir maintenant un léger avantage : le centre est pris en tenaille par les blancs, et je ne peux pas tenter grand-chose, excepté défendre en profondeur et attendre l'assaut (...).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ruy_L%C3%B3pez

http://www.chessgames.com/perl/chessopening?eco=c60


Et vision d'un artiste peintre amateur d'échecs
http://pagesperso-orange.fr/eb-artiste/page/charlot.html
http://pagesperso-orange.fr/eb-artiste/page/echecs.htm#2007

dimanche 12 juillet 2009

286- Mat de Ronan Bennett


Mat
Ronan Bennett

Ed. Sonatine, 2009
(Titre original : Zugzwang, 2007) Ronan Bennett, docteur en histoire, romancier et scénariste, né en 1956 en Irlande du Nord. Victime d'une erreur judiciaire, a passé de nombreux mois dans des prisons irlandaises et anglaises avant d'être acquitté.

La 4ème de couverture annonce un fascinant thriller historique dans le monde des échecs et de la psychanalyse. Saint-Petersbourg, 1914. Alors que va s'ouvrir le grand tournoi d'échecs international (...) la révolution couve dans les rues. (...), le docteur Otto Spethmann (...) essaie de se tenir éloigné de l'agitation politique (...) Parmi eux (ses patients), Rozental, grand maître d'échecs et génie à l'esprit perturbé, au bord de la dépression nerveuse. (...) Débute alors une véritable partie d'échecs aux multiples rebondissements et à l'issue incertaine. Pièce d'un jeu dont il ignore tout, il va devoir utiliser tous ses talents d'analyse pour identifier les autres joueurs et leur stratégie, afin de remporter la victoire sur cet échiquier à la fois amoureux, politique, criminel et psychanalytique.

Une fin de partie et les diagrammes associés, inspiré d'une partie King-Solkolv cht suisse par équipe 2000, accompagnent l'intrigue du roman jusqu'au zugzwang ! Rencontres brèves avec quelques grand-maîtres de l'époque, et un Rozental plutôt dérangé ! Dans une athmosphère de complots et d'intrigues, mort au roi, mort au tsar !

Tournois célèbres de St Petersbourg : 1909 et 1914

La ville de Saint Petersbourg

Ronan Bennett



Analyse de Jean-pierre LION, merci !

MAT De Ronan Bennett
, Sonatine, 04/2009, 299 P. € 22,00

            Voilà un roman dont l’économie de la chronique ne saurait être faite tant il va se situer haut sur l’échelle des productions de genre de l’année. Ceci dit, il ne relève pas d’un genre de l’imaginaire ni même des transfictions mais du polar historique aussi mimétique que possible. Le lieu : Saint Petersbourg. L’époque : le printemps 1914. La guerre couve. La révolution gronde. Un chaudron en ébullition dans lequel R. Bennett ajoute une bonne louche de psychanalyse et une grosse poignée de jeu d’échecs. À moins que ces ingrédients ne vous agréent point, il y a là tout pour ciseler une intrigue de haut de gamme ; d’autant qu’au fil des pages, l’auteur va se révéler un extraordinaire orfèvre ès thriller, faisant parler la précision du docteur en histoire.

            Autour du personnage principal, Otto Spethmann, un psychanalyste juif qui tente tant bien que mal de se maintenir à l’écart de l’agitation de l’époque pour se consacrer à sa fille – Il est également veuf – et à ses patients. Mais l’une et les autres vont le replonger dans le Zeitgeist. L’intrigue forme une triple boucle autour de lui qui va finir par se resserrer comme autant de nœuds coulants. Sur la première, on rencontre son ami, le violoniste juif virtuose avec qui il joue aux échecs et qui lui présente Avrom Rozental, un champion d’échecs juif polonais très perturbé. Sa fille, Catherine, qui fréquente des activistes occupe la deuxième boucle en compagnie du policier Lychev qui enquête sur la mort d’un de ses derniers. La troisième comprend Zinnourov, un industriel pétersbourgeois pro allemand et antisémite, Anna, la fille du précédent qui est la cliente et devient la maîtresse de Spethmann et le colonel Gan, chef de l’Okhrana. Enfin, coupant ses boucles en divers point, on rencontre le terroriste Berek Medem et le député bolchevique à la Douma et homme de confiance de Lénine alors en exil, Grigori Petrov, qui est également en analyse avec Spethmann.


         Dans ses remerciements, en fin de volume, Ronan Bennett ne fait pas mystère de ce que le personnage de Grigori Petrov incarne dans le roman la figure historique de Roman Malivowski, député à la Douma, considéré comme digne de confiance par Lénine et depuis 1910, agent de la police secrète. Malinowski démissionnera du parti en mai 14, date qui correspond à la fin du roman.


        Bennett écrit (page 297) « S’il y eu bien un grand tournoi d’échecs à St Petersbourg en avril/mai 1914, aucun joueur du nom d’Avrom Chilowicz Rozental n’y prit part. Les passionnés d’échecs auront leur avis sur l’identité de l’homme dont ils estiment que mon héros s’inspire. » Selon moi, il y avait cinq candidats possibles. Szymon Winaver qui avait été invité, mais avait décliné, vraisemblablement en raison de son age. David Janowski a, lui, participé au tournoi. S’il est bien juif, Aaron Nimzowitch n’est pas polonais et sa carrière est encore loin des sommets qu’il tutoiera après la guerre. Xavier Tartakover, présent à St Petersbourg au tournoi de 1909, ne semble pas avoir été invité à celui de 1914. Aussi, l’homme dont j’estime que le héros de Bennett s’inspire est Akiba Rubinstein. Mêmes initiales, juif polonais pauvre (Rubinstein n’aura jamais les moyens de satisfaire les exigences financières de l’organisation d’un championnat du monde contre les tenants du titre, E. Lasker puis Capablanca, comme il était alors de coutume.) ayant fait des études religieuses pour devenir rabbin, sujet à des troubles schizophréniques s’aggravant à partie de 1932. Vainqueur du tournoi de 1909 avec notamment une victoire sur Lasker, Rubinstein a été éliminé au tour préliminaire du tournoi de 1914 à la surprise générale car il était alors considéré comme le plus fort joueur au monde. La description que Bennett fait de Rozental dans son roman correspond assez bien à la photo de Rubinstein prise en 1909 lors de sa partie victorieuse contre Lasker. Rubinstein ne se remettra jamais de sa contre-performance de 1914 à St Petersbourg ; son apogée aura duré de 1907 à la Guerre. Quand Lasker perd en 1909 contre Rubinstein, il est en Zugzwang, terme qui est le titre anglais en allemand de ce roman et qui, aux échecs, désigne une situation d’effondrement de la qualité où chaque coup que le camp perdant est contraint de jouer contribue à affaiblir davantage encore sa position.


          Une légende veut que les cinq participants du second tour du tournoi de 1914, (Lasker, le champion du monde, Capablanca et Alekhine qui lui succéderont, Siegbert Tarrasch qui consigna les parties dans le livre du tournoi et Frank Marshall) aient été nommés par le tsar Nicolas II premiers Grands Maîtres d’échecs. Rien n’atteste cependant ce fait antérieurement à un article américain de 1940. Rubinstein devra attendre que la Fédération Internationale des Echecs (FIDE) fondée entre temps ne crée le titre de GMI en 1950 pour se le voir enfin attribuer ainsi qu’à 26 autres joueurs. (On compte aujourd’hui 900 GMI soit 0,02% des licenciés) La carrière de Rubinstein fut en réalité moins tragique que ce que laisse augurer celle de Rozental dans le roman. Enfin, toujours dans ses remerciements, Bennett cite le livre de Hans Kmoch : Rubinstein’s Chess Masterpieces : 100 selected Games.

         Au regard de l’intrigue, il eut été opportun de conserver le titre original tant le thème du Zugzwang est récurrent tout au long du roman ; malheureusement, en France, il ne parle qu’au joueurs d’échecs contrairement à celui de « mat », métaphore des plus courante. C’est bien sûr le thème final de la partie qui oppose Spethmann et Kopelzon et qui est analysée au fil du roman avec diagrammes à l’appui. Mais c’est surtout une intéressante métaphore de la politique intérieure de la Russie impériale. Que la politique de Nicolas II oscille entre une ligne répressive prônée par l’Okhrana et une faction pro allemande ou une ligne plus modérée comme celle de Piotr Stolypine, Premier Ministre assassiné le 18 septembre 11 par un activiste à la solde de l’Okhrana (Fait qui n’est pas sans rappeler le roman et inversement.), la révolution et la chute du régime tsariste semble d’ores et déjà inéluctable.

         Il est rare en littérature d’assister à de véritable séance de psychanalyse. Bien souvent, il ne s’agit, au mieux, que de simple psychothérapie. Ronan Bennett montre bien le travail de l’analyste à provoquer des réminiscences lors de la séance avec Anna ainsi que la souffrance qu’il y a à faire remonter à la conscience des événements traumatiques que le psychisme à juger bon de refouler dans le tartare de l’inconscient. Alors que Spethmann a des ennuis avec le policier Lychev, Anna propose de téléphoner à son père, Zinnourov, qui à le bras long et l’oreille du ministre de l’intérieur, pour faire cesser les tracasseries. Cela peut être interprété comme un acte de résistance du refoulé pour rester enfoui car Anna croit que son père à tuer sa grand-mère. Zinnourov, lui, tient à sa fille qui ne souhaite plus le voir et offre sa protection à Spethmann qui est censé renvoyer l’ascenseur en incitant Anna à reprendre contact avec son père. Plus tard, Zinnourov exigera que Spethmann cesse l’analyse d’Anna, ne tenant pas à voir ressurgir le passé. Ce qui peut correspondre à une volonté inconsciente de continuer à refouler les événements qui ont eu lieu à Kazan.

          L’action du roman est située en 1914 et les premiers écrits du père de la psychanalyse ne datent que de 1895. Or, alors que la psychanalyse na pas encore 20 ans, il n’y a aucune référence à Freud dans le roman quand bien même Spethmann se voit confronté en la personne de Rozental à un cas inédit. Pourtant, quand il en vient à envisager une explication du cas Rozental liée à la mystique juive, un recours à Freud, également juif, semble naturel. Cela semble curieux mais ce n’est pas pour autant en contradiction avec l’histoire des débuts de la psychanalyse.

       Grigori Petrov est le troisième patient de Spethmann que l’on verra en analyse durant le roman et il faut prêter une attention très soutenue à ce qu’il s’y dit ; ce que n’a pas fait Spethmann qui se montre là moins brillant que la quatrième de couverture ne nous le présente. Si vous connaissez bien la Révolution Russe, il faut éviter de commencer ce livre en lisant le péritexte sous peine d’y perdre quelque saveur. D’intéressantes révélations sont faites lors de la séance avec Petrov qui auraient éclairé les événements pour Spethmann d’un tout autre jour et la chute du « Roi » n’est plus alors une surprise.

         Voilà un magnifique roman où la dizaine de personnages est ciselée avec une maestria exemplaire et le complot au centre duquel Spethmann se trouve impliqué est un chef d’œuvre bien dans la manière d’opérer provocatrice de l’Okhrana. Ronan Bennett s’est employé à inscrire son livre dans les interstices d’une histoire bien connue en la respectant autant que faire se peut. Mat est meilleur roman inédit qu’il m’ait été donné de lire cette année. Il vaut bien plus que le temps nécessaire à sa lecture. C’est beau, précis, brillant comme une combinaison en six coups !!

285- La défense Sicilienne en vidéo

La Défense Sicilienne
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9fense_sicilienne
Selon Svechnikov, « Aucun joueur ne peut devenir champion du monde s'il n'inscrit pas dans son répertoire la défense sicilienne. »

http://utility.chez-alice.fr/echecs/Sicilienne_def.htm


http://www.mjae.com/sicilienne.html

http://www.5min.com/igorgleb



284- En ligne, étude sur l'échiquier policier ...

En ligne sur internet

L'échiquier policier

Stratégie et tactique de la littérature policière

Article de Moez Lahmédi

à lire sur
http://pagesperso-orange.fr/arts.sombres/polar/4_dossiers_articles_lahmedi_fr.htm

C'est aussi une indication de recherche pour les collectionneurs ...

283- Photo échiquier géant à Helsinki - Finlande


Helsinki le mardi 26 février 2008 - 13 heures - 6° - beau temps
voyage en Finlande, photo de l'étudiant en histoire Benoit Georget pour un périple hautement éducatif. Dans son fourbi, cette photo de joueurs finlandais prise dans un parc d'Helsinki (kaisaniemi), quelques mots de vocabulaire : Moi = bonjour, Kiitos = merci...

282- Vidéo de champions au tournoi de Fouesnant !

Tournoi de FOUESNANT : Superbe travail et interviews de "pedrovannes"
vu sur You Tube http://www.youtube.com/watch?v=3_LqkVknE0w&eurl=http://www.echecs-gagnant.com/accueil.php


281- Expo à la médiathèque de Guer 19 mars 2008



LA MEDIATHEQUE DE GUER
expo Echecs - mars 2008

« Les pièces de l'échiquier étaient impitoyables. Elles le retenaient, elles l'absorbaient. Il y avait de l'horreur en cela, mais aussi une harmonie unique. Car, qu'y a-t-il dans le monde, à part les échecs ? »
Vladimir Nabokov

La finale des CHAMPIONNATS ACADEMIQUES D'ECHECS
(écoles et lycées des quatre départements bretons)
s'est déroulé le 19 mars 2008 à la Salle de La GARE à GUER
Sept rondes de 16 mn à la pendule.

Bravo à la municipalité de Guer et en particulier à M. Gonny, d'avoir permis à près de 2OO joueurs de collèges et lycées de jouer la finale académique bretonne dans cette belle salle de la Gare!

"La médiathèque s'associe à cet évènement en proposant une sélection de livres, films, musique sur le thème du jeu d'échecs."
Belle initiative !
http://mediathequedeguer.hautetfort.com/

280- Le club des 5 joue et gagne - Enid Blyton


Le club des 5 joue et gagne
Enid Blyton
Ed. Hachette - Nouvelle Bibliothèque rose, imprimé en 1971
Illustrations de Simon Baudouin - Origine 1956

Voici donc pour cet exemplaire de ce roman une jolie couverture digne du jeu d'échecs. Cependant dans le livre, pas de jeu d'échecs. Seule cette page et ce titre porteur "joue et gagne".
Retrouvez ci-dessous sur le site ci-dessous la recherche effectuée pour comparer la traduction française et retrouver un peu l'ambiance de la littérature jeunesse :http://perso.orange.fr/serge.passions/c5_comparaison_club_des_cinq_joue_et_gagne.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Club_des_Cinq

279- DIx petits nègres - Agatha Christie




Dix petits nègres
Agatha Christie
Ed. LCE -, 1947,
Impression de cet exemplaire 1980, Club des Masques n°402

Pas de jeu d'échecs dans le roman...
Autre couverture : sur le sitehttp://www.etab.ac-caen.fr/albert-camus/policier/fiches/mbdix.htm
et retrouvez sur ce site, sous forme de jeux, la comptine...
Dix petits nègres s'en allèrent dîner.
L'un d'eux étouffa et il n'en resta plus que Neuf...

Retrouvez cette comptine et ses origines sur Wikipedia
ainsi que ses nombreuses adaptations à l'écran et au théâtre
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dix_petits_n%C3%A8gres

jeudi 25 juin 2009

278- Les aventures de Mat et Pat



Salut à tous,

à l'approche des vacances d'été , le club d'Yffiniac vous propose un petit moment de détente avec Pat et Mat.
Je posterai un épisode par semaine (il y en a 5) à intervalle régulier : j espère que vous apprécierez.....

En attendant , merci de faire suivre aux membres de vos clubs.

A bientôt,
Anthony

Super et Merci !
Bravo Cyrille !

dimanche 21 juin 2009

277- AWALE


Joli cadeau pour la fête des Papas !!

UN AWALE et accompagné de la règle du jeu, super !! - Réalisation : Laureline Georget

Historique
Le jeu d'Awalé est, parmi les jeux de stratégie connus, l'un des plus anciens. L'origine du jeu se situerait vers le V - VI éme siècle. Le jeu s'est peu à peu diffusé au Moyen-Orient ainsi que dans tout le continent africain.

Les règles
Elles sont simples et le jeu très facile à apprendre. Par contre les stratégies à mettre en oeuvre pour vaincre sont redoutables !
Le but du jeu est de s'emparer d'un maximum de graines. Le terrain de jeu est divisé en deux territoires de 6 trous chacun. Votre territoire est en bas, c'est le territoire sud. Celui de votre adversaire est au-dessus, c'est le territoire nord. Au départ dans les douze trous sont répartis 48 graines (4 par trou).
Chaque joueur joue à son tour. Il va prendre l'ensemble des graines présentes dans l'un des trous de son territoire et va les distribuer, une par trou, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Si la dernière graine semée tombe dans un trou de l'adversaire comportant déjà 1 ou 2 graines, le joueur capture les 2 ou 3 graines résultantes. Les graines capturées sont sorties du jeu (le trou est alors laissé vide). Si la case précédente contient également 2 ou 3 graines, elles sont aussi capturées et ainsi de suite. Si le nombre de graines prises dans le trou de départ est supérieur à 11, cela fait que l'on va boucler un tour : auquel cas, à chaque passage, la case de départ est sautée et donc toujours laissée vide.
On n'a pas le droit de jouer un coup qui prenne toutes les graines de l'adversaire.
Le jeu se termine lorsqu'un joueur n'a plus de graines dans son camp et ne peut donc plus jouer.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouri

Pour jouer en ligne : http://awele.fr/

mercredi 10 juin 2009

276- La langouste et le joueur de cờ tướng...

http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm71/gm71_LangousteEtJoueurEchecs.pdf
merci à Phan Van Tr
ướng. Et les photos en plus !


*Le Cờ tướng est un jeu d’échecs typiquement vietnamien(ou chinois) assez similaire au jeu d’échec occidental.


Si vous allez en touriste visiter la très belle ville de Nha-Trang vous ne le raterez pas. Vous vous asseyez devant la magnifique plage de sable blanc, sur un banc public, à l’ombre d’un cocotier ou d’un phi-lao (arbre élancé au feuillage très fin ressemblant à un javelot) et vous attendez. Profiter de la douce brise marine , fraiche comme il faut, tirer le regard vers toute la côte dorée qui monte jusqu’au grand Nord et qui descend jusqu'à la pointe de Cà-Mau en décrivant un grand S de deux mille kilomètres, et attendre. Il viendra, le joueur de cờ tướng. * * *
Tout d’abord la faune classique quotidienne qui défile devant vous, sortant de nulle part. Un vendeur de cacahuètes, une marchande de galettes de riz, une jeune fille portant sur la tête un plateau en osier surmonté d’une pyramide de bánh rán (gâteau sphérique à la pâte de haricot jaune enveloppé d’une peau croustillante), le tout en alternance avec une multitude de vendeurs de billets de loterie.
De temps à autre une femme sans âge vient s’asseoir à côté de votre banc armée d’une seule grosse bouteille d’un litre d’orangeade et d’une pile de gobelets en plastique. Cette femme là, ne vous y trompez pas, c’est l’expression de la pauvreté finale. Capital de son commerce : un euro peut être, pas beaucoup plus. Elle parcourt la longue plage de sable fin et blanc pour essayer de vider sa bouteille sur des touristes en panne sèche. Le prix du gobelet rempli ? elle vous dit : donnez ce que vous voulez. Tout ce que vous donnerez rentabilise le commerce car la plus petite pièce dans votre poche aura plus de valeur qu’un de ses gobelets bien remplis. C’est que le dénuement le plus complet n’est pas démuni d’astuces.

* * *
Et puis si vous avez de la chance, vous verrez surgir du néant une échoppe ambulante de fruits de mer. Ca, ce n’est pas banal. Encore une marchande ; Dieu, ce que le peuple vietnamien demande à ses femmes ! Armée d’un balancier en bambou qu’équilibrent deux lourds paniers. Un à chaque bout. Il y a tellement de choses dans chaque panier qu’il faut regarder dans l’ordre. Premier panier : un four-grill d’où sort de la fumée, donc déjà en ordre de marche, qui surplombe un grenier ambulant rempli de bois, de charbon et de feuillage sec. Ce panier là, c’est la cuisine. Et l’autre c’est la mangeaille. Et quelle mangeaille !
Premier étage, les coquillages. Exceptionnel. Des coques géantes, des huitres, des oursins, des petits coquillages divers et variés pour la dégustation. La fraicheur ? Pas de doute métaphysique s’il vous plait. L’odeur de l’iode marine vous frappe les narines. Et si vous avez encore un doute sachez qu’à Nha Trang il est sûrement plus difficile de trouver des fruits de mer un peu faits que les frais. Que voulez vous, ici mon bon monsieur, la mangeaille ne fait jamais la queue pour être mangée.
Deuxième étage, les poissons, frétillants, des gros crabes noués à la grosse ficelle pour éviter que les pinces ne serrent quelques malheureux doigts humains.

Troisième étage, c’est l’étage royal ! Deux énormes langoustes bien vertes dont les moustaches balaient encore l’espace-temps à la recherche de ce qu’on ne sait trop quoi. Regardez bien dans les yeux de ces langoustes. Elles semblent vous narguer de manière arrogante alors qu’elles sont à deux doigts d’entrer dans votre estomac. C’est fou que la roche tarpéenne est proche du Capitole. Leçon toujours mal apprise et mal retenue, langouste ou pas.
Au milieu des deux paniers , la marchande. La peau tannée par la mer, le regard imploreur. Pourtant prête à bondir sur un touriste errant comme sur une proie. Une denture blanche à faire rougir le dentifrice. Des mains lestes et précises. Une voix d’opéra : « allez , allez , aux petits fruits de mer frais, frais , frais,.. » annonce t’elle. On s’approche . Notre petit groupe demande juste de déguster à l’essai. Sitôt la première coque avalée, nous décidons de garder toute la cargaison pour nous. - Je vous disais que c’est tout frais, ca sort directement de la mer ! dit la petite marchande. - Grillez nous tout ca, en commençant par les coquillages….

Tout en nous laissant déguster, la coquillagiste nous regarde et nous demande : vous n’êtes pas de la région ? Sans apporter la moindre réponse, nous continuons de nous régaler.
« Et maintenant, p’tite dame, vous pouvez jeter la langouste sur le grill » lui dis-je. La première langouste, ainsi que la deuxième. Ca ferait bien cinq kilos de langouste fraiche dont l’écaille verte rougit à la chaleur du grill. Qui dit qu’on n’a rien à manger au Viet Nam ? Les statistiques de la Banque Mondiale devraient être revues. Lorsque nous avons fini, bien fini, je donnai à la marchande deux billets de cent mille dong (l’équivalent de dix euros) sans même lui demander l’addition. La marchande rouspéta puis se tut immédiatement quand je lui dis : demain à la même place hein ? Elle bondit de joie en me répondant : à la même heure hein ? Et moi d’expliquer à mon groupe que la mangeaille est à ses yeux gratuite car elle vient de la clémente mer: il n’y a pas de fournisseurs à régler. La seule chose qui compte c’est le chiffre d’affaires, qui est tout bénéfice. On a donné à la marchande son budget familial hebdomadaire. Elle doit être l’épouse d’un pêcheur. Un million de dong par mois et le tour est joué, les enfants à l’école, l’habillement décent, l’argent de poche fourni. Quant à la nourriture, faut-il le répéter c’est gratuit, toujours gratuit ! L’Océan, c’est comme un grand frigo toujours ouvert. Il faut seulement savoir y puiser…

Vous, lecteur , vous êtes choqué ? Attendez la suite.
Trois jours plus tard, en rentrant d’un dîner, nous voyons dans la pénombre la même marchande déguster avec un jeune garçon deux langoustes de belle facture. Deux langoustes à eux deux, comme si elles n’ont plus beaucoup de valeur à cette heure du crépuscule. La journée est finie, les langoustes sont restées sur le panier par la faute de quelque touriste craignant - à tort- de dépenser une fortune ou de quelque étranger qui a du faire le malin en cherchant à négocier la langouste au prix de Cuba. Bien entendu la marchande n’était pas d’accord, uniquement parce que c’est le jeu de la négociation. Il faut mettre plus puisque vous voulez négocier ! Et le minable étranger de rater la transaction car son prix de référence c’est la langouste de Cuba , comme dit la publicité à la télé. Seulement voilà, la pauvre marchande n’a jamais entendu parlé de ce foutu Kouba, et même l’étranger non plus d’ailleurs… Win-win, loose-loose parfois çà tient à un fil. Et c’est complètement fou. Surtout de voir la p’tite dame obligée de dévorer son énorme langouste en la prenant comme une cuisse de poulet !
* * *
Tout ce manège n’échappa pas à une hyène qui surveillait de loin les opérations: le joueur d’échecs. Vous attendez, vous n’avez qu’à attendre, il viendra. Car il vous a repéré. Vous qui êtes capable de claquer deux cents mille dong pour un repas qui ne vaut que le travail d’un pauvre pêcheur, vous devriez être capable de mordre à un hameçon. Le sien.
Le voilà.

Il sifflote en arrivant à bicyclette. La pédale bien douce, en harmonie avec la siffloterie. L’air serein de quelqu’un trop respectable pour être capable d’arnaquer son prochain. Mais l’arnaque va quand même commencer, mais je ne sais pas par quel bout il va me prendre.
De manière étonnante, il conduit le bicycle d’une main, l’autre main tient un plateau à l’horizontal, un plateau d’échecs dont les pions sont préalablement placés comme si la partie était déjà engagée. Oui , il s’agit d’un cờ tướng, jeu d’échecs vietnamien. Il pose l’échiquier déjà composé sur le banc. D’un oeil, l’équilibre de la table, pour ne pas tout renverser en garant son bicycle. Il ne faut surtout pas avoir à replacer les pions « comme il faut » car évidemment ca fait suspect ! De l’autre déjà l’oeil du maître. Maitre des échecs, maitre de la situation, maitre de l’arnaque. Et puis, c’est comme un serpent qui veut hypnotiser sa proie. L’oeil inquisiteur, mélange d’inquiétude tout de même devant un client potentiel qui n’a pas encore déclaré son intention d’achat, et de compassion vis-à-vis d’un semblable qu’il va pourtant mettre à mort. Un zeste d’humanisme pour un reste d’humanité. Il faut dire qu’il possède une certaine élégance naturelle ce bonhomme.

Lorsqu’il posa la table d’échec sur le banc, ses gestes étaient tellement précis qu’ils ressemblaient à une danse. C’est un peu comme si c’était fait par un serveur de grand restaurant du temps de Sacha Guitry servant la table du Major Thomson. Le grand style.
Il me dévisagea. Un large sourire, un peu carnassier tout de même. Et il attendit. Je ne le regardais même pas. Je tournais la tête paresseusement vers le jeu d’échecs déjà pipé. Je lui fis un sourire d’ange. De mon regard je lui fis comprendre qu’il prend des risques lui aussi. Ca semblait le mettre mal à l’aise. Je décidai donc de jouer le jeu, par le bluff. Du bluff pur jus car je n’ai jamais été un bon joueur d’échecs. Contre le jeu d’échecs, qui est un jeu de placement mathématique il n’y a qu’une seule manière de gagner c’est d’entrainer l’adversaire sur le terrain mouvant du poker-menteur, qui lui est un jeu essentiellement de psychologie. Il me dit : « Vous devez être sûrement un grand joueur de cờ tướng. Vous respirez le savoir, l’intellect, la classe… ».
Cà, c’est la bestiole au bout de l’hameçon. Il fit une faute en plaçant le jeu d’emblée du « bon côté »comme si je devais prendre la partie qu’il me donnait et lui gardant sa partie à lui, de son côté. Je ne dis rien.
Il me souligna de plus que « mon » côté ne possède rien de moins que des pions forts, autrement bien placés. Je restai toujours silencieux. Il continua de vendre sa camelote en me montrant que « sa partie » à lui est pratiquement dans une situation désespérée. Je ne disais toujours rien, mais tout est clair. Il veut croire maintenant que je suis tenté par son discours. Allons-y donc. Je ris à haute voix d’un air entendu. Ma partie de poker démarra comme elle devait se terminer, carrément par l’annonce finale. « Tapis, dis-je ! ». En effet je lui demandai combien en tout d’argent il a dans sa poche. Ses yeux flanchèrent lorsque je lui dis de tout sortir et de mettre sur la table d’enjeux. Et de lui édicter mes règles…

« Mon vieux , je vais choisir le côté que je veux…Vous me donnez a priori les noirs, et si je décidais de prendre au contraire les blancs, car les pions faibles SONT gagnants en dépit de toute apparence ? » En l’espace d’une fraction de seconde il eut le temps de ramasser d’un geste-balai tous les pions, de les faire disparaître dans la poche haute de sa chemisette, de plier la table et de la ranger dans la poche basse de la bicyclette, de monter sur sa selle, de faire autant de mètres qu’il peut pour s’éloigner de moi…

Ah ! la hyène a eu peur. Peur que je sois vraiment fort aux échecs et que j’ai vu la martingale gagnante ! Contre le jeu d’échecs, le jeu de poker. C’est souvent comme çà, vous emmenez un joueur de tennis réputé, André Agassi par exemple, et vous le défiez à un autre jeu, au ping-pong pourquoi pas. Bien sûr que vous l’effrayez, car vous avez une chance réelle de gagner.


* * *

Le lendemain, pendant que nous dégustions nos langoustes, à la même place, à la même heure, le joueur d’échecs revint. Cette fois avec quatre acolytes. J’avoue avoir eu peur, croyant qu’il cherchait la bagarre. Il me proposa de jouer au « bất » avec sa bande. Le bất est un traditionnel jeu de cartes. Il veut donc changer de décor…

Peu importe si ce n’est pas très subtil. Très franchement je trouvais la manoeuvre de très mauvais goût. Surtout pas pendant que ma langouste se livrait à moi, juteusement, de son sublime goût iodé. Je préférais ma langouste. Il insista. Je lui balançai un billet de dix mille dong ( 50 cts d’euro) pour le faire partir, billet qui mit encore une fraction de seconde pour tomber dans la poche du minable truand. Il tint parole et s’en alla.
La marchande de coquillages, dit alors quelque chose d’inaudible. Elle semblait désapprouver mon geste…

Sans doute pour elle dix mille dong était le véritable prix de toute sa cargaison à elle. Son visage éclairé s’assombrit. De ses yeux semblait dégager une tristesse indéfinissable et en
même temps infinie. Peut-être un sentiment d’injustice ? Visiblement je l’ai cassée…

Je compris finalement que le joueur d’échecs avait gagné sur toute la ligne. Il fallait voir qu’il cherchait seulement à faire son chiffre d’affaires, lui aussi ! Peu importe si c’est aux cờ tướng, au bất ou à rien du tout de tout cela.

La morale n’est pas sauve, en effet, car la hyène ne se mesurait pas à moi, client ou non il s’en fout, mais à la marchande de coquillages, pardi ! D’un côté un coup de pédale douce pour empocher son du. De l’autre se lever tous les jours de bonne heure , aller à la pêche à la plongée pour chercher des langoustes, au péril de sa vie, marcher des kilomètres de soleil pour gagner la plage, trouver aléatoirement des gens qui accepteraient le risque de déguster des fruits de mer exposés à la chaleur. Voilà qui est la vraie bataille. La pêche au fond de l’océan à cent mille dông ou un coup de pédale à dix mille. Il n’y a pas besoin de comparer : d’un côté des gladiateurs en sueur, de l’autre le sportif en fauteuil. Langouste contre Jeu d’Échecs. Pur fruit d’un travail
honnête contre pure muflerie." Si vous passez par Nha-Trang, aux longues plages de sable blanc et fin, qui comme le dit la chanson « là miền quê hương cát trắng »…n’oubliez pas de m’en donner des nouvelles. Ah ! Surtout, si vous le pouvez, donnez à la langouste Sa victoire. Question de morale !

http://aejjrsite.free.fr/goodmorning/gm71/gm71_LangousteEtJoueurEchecs.pdf

merci à Phan Van Tr
ướng.