samedi 27 mars 2010

314- La raison du plus fou - Pilote 131


La raison du plus Fou

article de Frédéric Krivine,
5 pages.
Revue Pilote n° 131, avril 1985.

Annonce : " Le championnat du monde des échecs le plus long de l'histoire a tourné court. En attendant la reprise des hostilités en septembre, Frédéric Krivine, joueur minable mais avisé, brosse un tableau des maîtres les plus fous de l'histoire des échecs. Une saga qui montre que la comédie de Moscou n'est que la suite d'une longue série d'hystéries."

1985, et oui, le championnat du monde entre Kasparov et Karpov. Depuis 6 mois les 2 K se confrontaient sur l'échiquier, et le président de la FIDE interrompit le match, Karpov donnant des signes de fatigue... Belle idée de Frédéric Krivine qui compare avec la bataille de Waterloo où Napoléon faiblissait : "Messieurs, en raison de la fatigue des combattants, la bataille de Waterloo est provisoirement interrompue ; elle reprendra dans six mois, à armes égales."

Et comme il l'écrit aussi, le championnat du monde d'échecs (...) "se termine souvent par la folie ou la mort du perdant." Bon, pas toujours quand même ...

Paul Morphy écrasait tous ses adversaires, le britannique Staunton ne voulut point accepter le combat, et Morphy dégoûté abandonnait les échecs et sombra dans la folie. En 1884, sa mère le trouva mort dans sa baignoire.
Peut-être aussi penser que : "Ce ne sont pas les échecs qui rendent les joueurs fous, ce sont les fous qui sont attirés par les échecs."

L'autrichien Steinitz devint champion du monde quelques années plus tard. Un grain de folie certes, ainsi voulait-il jouer avec Dieu en lui laissant l'avantage d'avoir les blancs et un pion du plus !

Sukertort mourut de dépression, Nimzovitch une réputation de joueur "bizarre" : "il lui arrivait (...) de disputer une partie entière la tête en bas ..." L'auteur parle aussi de la folie d'Etat : celle des russes ayant institué le jeu d'échecs au rang premier ! Les champions russes gagnèrent ainsi tous les championnats du monde depuis 1945... sauf un : Bobby Fischer, un peu dérangé lui aussi ? Et parlons donc aussi de la folie règnant autour des matchs, autour des parties, la présence d'un parapsychologue, de deux yogis vêtus d'une toge orange, comme dans le match Karpov - Kortchnoï, ou la pression règnant autour des parties Karpov - Kasparov ...

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