lundi 23 mars 2009
177- Les joueurs d'échecs de Frances P Keyes
Les joueurs d'échecs
Frances Parkinson Keyes
Presses de la Cité, 1961
Voilà un roman qui occupe son monde, 476 pages de petits caractères, cependant passionnant, relatant la vie de Paul Morphy, le champion d'échecs américain. Les paysages de la Louisiane sont splendides et l'histoire américaine des plantations à la sécession est relatée dans les détails. Du jeu d'échecs bien entendu , la montée en puissance de Paul Morphy et ses rencontres contre d'autres champions, jusqu'au célèbre Café de la Régence à Paris. Et une histoire d'amour bien entendu, d'amour contrarié, Paul amoureux de la belle Yankee Charmian.
4ème de couverture : Frances Parkinson Keyes retrouve, pour les Joueurs d'échecs, un de ses cadres favoris, celui de la Nouvelle-Orléans. Son héros, Paul Morphy, est le petit-fils, à la fois d'un hidalgo et d'un marchand d'esclaves, tous deux liés par leur commun amour pour les échecs. Leur petit-fils sera encore plus doué qu'aucun d'eux, mais heureux au jeu, il sera malheureux en amour. Il ira oublier ses déceptions amoureuses en Europe, au temps de la guerre de Sécession et il sera, dans le Paris brillant et agité du Second Empire, le plus actif et le plus utile des agents secrets des Confédérés.
Mais cette grande fresque historique n'évoque pas seulement Paul Morphy ; autour de ce héros principal, Frances Parkinson Keyes a planté les figures légendaires des plus grands des Confédérés, Beauregard, Benjamin et Slidell.
Aprés l'épopée d'Atlanta avec Autant en Emporte le Vent, voici l'épopée de la Nouvelle-Orléans avec les joueurs d'Echecs.
Le sommaire :
Première partie : La Reine est la pièce la plus forte de l'échiquier : Janvier 1825 - Février 1829
Deuxième partie : Le Cavalier avance : 1847 - 1857
Troisième partie : Le Roi des jeux : 1857 - 1859
Quatrième partie : Le Gambit n'est pas bon : 1861 - 1862
Cinquième partie : Le problème est différent quand on ne manie plus des pions mais des hommes. : 1862 - 1865
Epilogue : Shâh-Mât - 10 juillet 1884.
Pour servir d'introduction à bon nombre de chapitres, sont insérés des petits bijoux glanés de ci de là, ainsi citons, parmi tous :
page 39, le contrat de mariage le 20 février 1829 entre A. M. Morphy et L.Le Carpentier, parents quelques années plus tard de Paul. Parmi les biens de l'époux, une somme de 10 000 piastres, des parcelles de terrain et divers esclaves, dons Louison, mulâtresse, 45 ans, blanchisseuse, estimée 500 piastres (...)
page 72, la morale des échecs écrit par Benjamin Franklin 1779 : en jouant aux échecs, dit-il, nous aprrendrons : 1° La prévoyance (...), 2° La circonspection (...), 2° La prudence et la réflexion, tout cela relaté par The Chess Reader.
Page 246 : discours de Paul Morphy relaté par Philip W. Sergeant in Morphys's Gleanings, Un mot à présent sur le jeu même. Les échecs n'ont jamais été et ne pourront jamais être autre chose qu'une récréation. On ne devrait pas s'y livrer au détriment d'autres et plus sérieuses vocation, ils ne devraient pas absorber exclusivement les pensées de ceux qui apportent un culte à leur autel (...)
Page 381 : Le Rubaiyat d'Omar Kheyyam d'après la traduction d'Edward Fitzgerald,
Tout n'est qu'un échiquier de nuits et de jours
Où le Destin joue en prenant les hommes pour pièces.
Par-ci, par-là, déplaçant les uns et les autres, il joue,
Et l'une après l'autre les pièces retournent dans le coffret.
Page 463 : The Daily Picayune, vendredi matin, 11 juillet 1884
(...) Anderssen, comme Morphy, était remarquable pour la beauté de ses combinaisons ; il fut battu par Morphy en son jeune temps - Morphy qui ne jit jamais que gratter la surface de sa merveilleuse aptitude. Sans l'ombre d'un doute, Morphy fut le plus extraordinaire joueur d'échecs qui ait jamais vécu (....)
http://en.wikipedia.org/wiki/Frances_Parkinson_Keyes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Morphy, à la lecture de sa biographie, nous découvrons que le roman de Frances Parkinson Keyes a su transcrire les matchs de Paul Morphy contre les meilleurs joueurs de l'époque (liens présents sous wikipedia des parties jouées contre Paulsen, Brunswick, Anderssen), a transcris sans doute assez fidélement le fil de l'histoire, mais a sans doute ajouté des éléments amoureux et modifié sans doute les idées de Paul Morphy au sujet de la guerre de Sécession...
patrice georget
Voilà un article qui donne envie, j'ai de suite acheté l'ouvrage sur abebook... Bravo encore pour ce blog, une véritable mine.
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