Sujet de devoir de français – Seconde – 21/01/2007
Le registre épique.
Vous raconterez un exploit sportif dont vous avez été témoin. Vous opterez pour un narrateur absent et un point de vue omniscient.
Le Tsar Kasparov réfléchit longuement. Il n'arrivait pas à se décider : comment allait-il attaquer l'Empereur Fritz ? Le terrain était particulièrement dangereux. En effet il était hérissé d'obstacles : des mercenaires hostiles, aussi bêtes que brutaux au combat.
Le Tsar de Russie se décida enfin à directement attaquer la citadelle ennemie. Le plan était risqué et il faudrait faire des sacrifices, mais à "vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". Kasparov envoya ses soldats, resplendissants dans leurs armures nacrées, suivis de l'élite des cavaliers russes, sur des chevaux de pure race ; le Tsar envoya aussi les gigantesques tours de siège, pour franchir la muraille ennemie. Toute cette armada fut suivie d'un prêtre, tout vêtu d'un tissu de lin blanc, qui avait pour mission de veiller sur le matériel de guerre.
L'Empereur Fritz, s'étant douté de ces manœuvres, envoya sa cavalerie machiavélique épaulée de deux prêtres. Ces deux prêtres, habillés d'un long tissu noir marchaient en diagonale : ils pensaient ainsi que les ennemis seraient plus faciles à tuer, car ils éviteraient sans cesse leurs collimateurs. Mais pendant ce temps, la prestigieuse cavalerie adverse était arrivée, et, profitant de l'effet de surprise dû au sommet du col par lequel ils étaient arrivés, réussit à tuer un prêtre hostile. Le cavalier, reluisant du sang de l'ennemi, partit en quête d'autres adversaires. Un cavalier sous les ordres de Fritz mourut sous une flèche d'un prêtre blanc qui avait transpercé son armure de cristal.
Le Tsar, ayant été mis au courant d'aussi bonnes que de mauvaises nouvelles, était un peu perplexe. On surnommait le Tsar "L'Ogre de Bakou", car, étant né à Bakou, Kasparov avait dominé tous les adversaires qu'il avait rencontré… jusqu'à aujourd'hui. En effet aujourd'hui, l'adversaire était très coriace, mais l'infatigable Kasparov croyait toujours à la victoire. C'est pourquoi l'Ogre de Bakou se mit à réfléchir longuement, le poing fermé sous son menton. Il resta ainsi à réfléchir ; de la sueur brillait sur son front déterminé, tandis qu'il élaborait un plan victorieux.
Pendant ce temps, l'empereur Fritz supputait les possibilités tactiques de son adversaire ; comment allait-il continuer son attaque ? Allait-il sortir l'arme suprême ? L'atout (que tous les deux possèdent) qui pourrait faire basculer l'issue d'une bataille ? Mais il savait au moins une chose : son adversaire était malin et rusé, il l'avait vu lors de ses précédentes batailles.
Quand soudainement, il entendit un de ses gardes du corps crier. "Ils ont forcé la porte, ils ont forcé la porte du Palais ! Stupeur ! Le Tsar avait frappé vite, et il avait réussi à déjouer les malheureuses défenses de la citadelle. Il ne restait plus aucun moyen de défense à l'Empereur, hormis ce petit garde. Fritz entendit des pas lourds devant sa porte ; quand elle fut défoncée, il comprit que sa fin était imminente. Dans le pas de la porte se tenait sur ses deux jambes, l'arme suprême, accompagnée de deux guerriers blancs. Elle était si immense que Fritz était ridicule à côté d'elle. Sans perdre de temps, un guerrier décapita le garde de l'Empereur. L'apogée du plan de Kasparov approchait ; son arme suprême s'avança tout près de l'Empereur et prononça fermement, en levant son épée : "Shä Mäta !"
Kasparov remit sa montre, il se leva, et les spectateurs applaudirent : ce fut une magnifique partie d'échecs…
Précisions :
- les échecs sont un sport officiel depuis 2003
- Kasparov reste le plus grand joueur d'échecs de tous les temps (si l'on compare les classements), même s'il a récemment arrêté les compétitions. Il a gagné contre l'ordinateur "Deep Blue" en 1996 sur le score de 4-2. En 2003, il a fait match nul contre Fritz (le logiciel d'échecs qui avec les mises à jour d'aujourd'hui est le plus performant) 3-3.
- Fritz est le plus performant logiciel d'échecs du moment (Fritz 10 est capable de calculer 8 millions de coups à la seconde).
- La pièce d'échecs le "fou" se dit en anglais "bishop", ce qui se traduit littéralement "prêtre" (et "marche" sur l'échiquier en diagonale)
- Shä Mäta signifie en arabe "le Roi est mort", et l'on dit aux échecs "Echec et mat" (ou "le Roi est mat") lorsque un camp (noir ou blanc) gagne la partie.
- "l'arme suprême" est en fait la "Dame" qui aux échecs est considérée comme la pièce la plus puissant du jeu.
- Les mercenaires, les gardes, les soldats représentent les pions
- Bien sûr, les tours de sièges, l'Empereur, le Tsar et la Cavalerie représentent respectivement les tours, les deux rois et les cavaliers.
- A la fin de chaque partie d'échecs, Kasparov, qui avait étalé sa montre sur la table, la remet.
Signé Salim Rostam
bravo !! par ailleurs,
redoutable joueur d'échecs
Cela mérite bien un 19/20 !
bravo !! par ailleurs,
redoutable joueur d'échecs
Cela mérite bien un 19/20 !
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